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"A chaque anniversaire j'ai levé mon verre à quand je t'aimais d'amour, je t'aimais mon amour"
17 février 2009

La tête en sable

Grandes gueules, pauvres illuminés, voilà comment on nous dénomme.
Partout où l'on passe, on récolte un nouveau surnom, un rire mesquin, une insulte...ou un sourire, plus rarement, un sourire d'encouragement, des mains, d'inestimables gestes humains.

Fondamental, et révélateur : ici, quand tu vis, on te serre la vis.
Ici, quand tu ris, on t'attriste à l'envi.
Ici, on ne dit plus "plus y'a de fous plus on rit", mais "plus y'a de fous moins y'a de riz"
Révélateur, j'te dis.

Bof.
Bof, parce que c'est pas le pire.
Parce-que le pire c'est justement le rien.
La cécité volontaire. L'action de ne pas agir.
C'est voir cette vie en gommant les aspects qui dérangent, oublier la misère plutôt que de lutter contre, à coup de rail oublier que l'on aime, perdre le fil en une seringue ou deux bouteilles.

C'est croire qu'en fermant les yeux on s'y soustrait, à la vie, croire qu'en se déglinguant un peu on ne sera plus suivi...
Suivi, en permanence on l'est : par ses scrupules qui pullulent, par ce présent et ces futurs qui s'articulent, par ce passé qui nous enrhume.
On a de quoi s'angoisser, c'est sûr, mais la plus extrême des solitudes, celle qui attaque jusqu'aux plus durs, n'est-elle pas à elle seule la frayeur à l'état pur ?

Réveillez-vous, les zombies n'existent que dans les trous, dans les boîtes de sapins, dans les expériences tordues des savants sans le sou.
On ne vit pas comme ça, en sachant que tout autour ça se casse la gueule.
On ne vit pas sans comprendre qu'en haut on tente de nous pousser vers le bas, passer nos désir au karcher et nos aspirations à la meule.
On ne vit pas aseptisé, anesthésié.
On vit en douleur, en désillusion, en bonheur, en sensations diverses. On connaît, on tente, on laisse, on teste, on se jette à l'eau et on jette l'ancre, on ouvre toutes les portes et surtout nos yeux, on balance les clefs et on lance les dés.

La vie n'a pas de sens, la mort non plus. Sauf que la mort arrive fatalement, alors autant ne pas perdre maintenant ce qu'on a pour le moment...

P170209_09
Carlone, Fac de Lettre
By Commandante Enman Sempai

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