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"A chaque anniversaire j'ai levé mon verre à quand je t'aimais d'amour, je t'aimais mon amour"
5 décembre 2008

Le moi et le sousmoi

La rencontre arrive quand, soudain, tu te retrouves. Quand, simple image sur la vitre d'un bus, ta silhouette apparaît.
Et là c'est le drame, le cafard Kafkaïen, le cauchemard de la conscience redevenue consciente, d'autant plus terrible qu'il est réel cette fois...et c'est un soir, au milieu d'inconnus, dans l'obscurité des mois d'hiver, que la forme bascule, que le masque tombe et qu'en dessous ce n'est que désolation.
Une Métamorphose loin du Champion de Jeûne. Un délire trop palpable pour n'être encore qu'une erreur de perception.

Il a fallu que je m'illusionne. Il a fallu faire preuve d'une grosse dose d'aveuglement pour que ma pire crainte se réalise à mon insu. On dira que je dramatise. Maschera. Dov'è Pirandello che mi capirebbe, lui ? Pourquoi faut-il que je me réfugie dans la littérature comme un gros rat dans sa tanière ? Pourquoi toujours penser qu'une trournure de phrase vaut mieux qu'une confidence ?
Ho bisogno della pazzia e della forza, della volontà e del miracolo, della sottilezza. Ho bisogno dell'amore altro che platonico, di quello che si dichiarà...d'être capable, enfin, d'ouvrir ma gueule pour de bon.

C'est le sousmoi qui repend le dessus, c'est l'entité puissante qui germait depuis mes primes années, c'est le désir de révolte trop vite étouffé, celui qui se retrouve en manif,dans une hyperactivité presque fébrile, dans une accumulation d'obligation jusqu'à l'ineptie.
Combler le vide par tous les moyens. j'ai essayé par le vide, j'essais par le trop-plein. Sauf que rien que le terme d'essayer sorti spontanément, et peut-être parce que je suis linguiste névrosée, me révèle combien je suis loins, encore, d'un but que je ne cerne même pas. Encore une fantaisie de l'ego. Une petite jouissance que celle-ci, de parler de soi tel qu'en public on ne se le permettrait pas.

Encore una maschera. La même que l'on voyait sur les visages des élèves attentifs sous le regard de profs savants, qui prennent des notes dans une conférence dont ils ne sont ni interessés ni en grade de comprendre. Qui parlent tout haut de leurs expériences culturelles, un oeil tourné vers l'oreille d'un Cerbère désigné, le flot inepte dirigé vers son pavillon indifférent, espérant la clémence, la gloire ou que sais-je d'autre...

Et voilà que je recommence à partir en délire, en métaphores. C'est une de mes manies stupide qui transforme une phrase simple en un fleuve de détails. Qui la complique et la tarabuste pour en cacher au plus le sens. Plus que de l'amour de la langue, c'est un camouflage permanent. Se cacher derrière des expressions, planquer ses idée derrière des grands noms, fleurir sa douleur des finesse des langues latines, histoire que ça passe mieux. Et puis la sourdine. Dès qu'il faut parler. Certains bégaient, je baisse le ton. Avant de repartir dans des conjonctures et des passerelles, histoire de conclure sur ce que je n'avais jamais pensé dire. C'est la vie ?   

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