It must be written than said...or not

Des pas sonores dans la nuit bleuâtre. Des ploutch humides, des plich vaporeux qui meublent avec une pluie neigeuse cette nuit glacée d'un Novembre agonisant.
Je marche sous les gouttes fines et le vent transperçant, les yeux rivés vers le haut à regarder la silhouette baroque des pins sous le ciel tourmenté, les avions à la trajectoire déviée, les lueurs.

Les temps sont durs pour les rêveurs...fugitives, elles le sont, ces ombres du vendredi soir qui furtivement se glissent dans l'obscurité...aller discuter avec la nuit, dans l'intimité de la nouvelle lune; marcher, dans le froid de l'hiver en avance qui finit toujours par les bleuir; rester, le nez en l'air, à compter les gouttes qui se fondent avec la silhouette, avec l'ombre que la lumière d'un phare détruit...pourquoi, pour se passer du baume, au coeur peut-être, à l'âme surement...

Ouverture aux réflexions, à l'hallucination, et ce sont avec les gouttes milles myriades de fantasmes plasmodiant leur litanie : "À aimer l'amant de l'Amour, tu ne cours qu'à la détresse..."
Plume balayée par les mugissements va rouler dans le fossé avec l'embourbement de ses pensées tordues.
Pllume rajoutera ses larmes aux torrents, on n'y verra pas la différence de toute façon. On ne doit pas.

Le problème réside dans le secret de cette noire balade. Si je n'étais pas là, je serais "ailleurs", réponse pas si stupide que ça s'il en est.
Sauf que cet ailleurs qui sait où il se trouve...livrez-moi la carte de mon coeur, à défaut de celle du Tendre; je saurais au moins me retrouver en moi-même...