C'est comme ça
J'me baladais par delà mes coins trop tranquilles
J'me baladais, et soudain j'ai vu débarquer
Deux trois pélerins hagards, rangés en quilles
Tout prêts à la culbute dès la moindre poussée
Il y avait là le Vent, et son veston débraillé
Il y avait là Liberté dégueunillée
Et en bout de file, portant chapeau rapiécé
Se traînait, épuisée affamée, la Volonté
C'est comme ça c'est comme ci
Le Temps passe et le monde
Perd sa vie, oublie...
Et, ces piteux vestiges d'un drôle de passé
J'les ai pris dans mes bras, et j'les ai relevés
Il faut les serrer tant qu'ils ne sont pas remis
Les lâcher quand ils auront de nouveau envie
Depuis, avec ces drôles d'oiseaux, j'erre aussi
J'ai appris la pluie, et les tempêtes, et la Nuit
Les couchants comme des trésors, les galets polis
Histoires ancestrales que la Nuit ensevelit...
C'est comme ça, c'est comme si
Presque comme si le monde
Doucement nous sourit